Les catégories de substances psychoactives

Laurie Labonté, Stagiaire

Bien que les substances psychoactives fassent partie des sujets encore tabous dans notre société, nous sommes persuadées qu’il est important d’en parler afin de réduire les préjugés et d’informer davantage sur les consommateurs pour réduire les conséquences négatives liées à la consommation

Les substances psychoactives ne datent pas d’hier, leur usage est présent depuis plusieurs années. Elles peuvent être utilisées pour plusieurs raisons, que ça soit à des fins thérapeutiques, récréatives, au cœur d’un rituel, etc. Il est important de bien connaître la substance que l’on consomme et de connaître ses effets et les risques possibles associés à sa consommation. Nous vous suggérons de vous référer à notre article sur la loi de l’effet.

Loi de l'effet sur la consommation

Comme nous sommes dans l’air des changements et des nouvelles technologies, il va de même pour les substances psychoactives. Chaque année, il y a des nouvelles substances qui apparaissent et également de nouvelles tendances. Les substances psychoactives ont longtemps été classifiées en trois catégories, mais dernièrement, l’analyse de ces substances amène de nouvelles façons de les différencier. Aux classifications des dépresseurs, des stimulants et des perturbateurs/hallucinogènes, nous pouvons rajouter les opioïdes, les dissociatifs, les entactogènes ainsi que les cannabinoïdes.

Les dépresseurs

Les dépresseurs sont des substances psychoactives qui ont pour effets de diminuer le niveau d’activité du système nerveux central, diminuer le rythme cardiaque, la température corporelle et le fonctionnement du corps. Généralement, les substances vont apporter un sentiment de calme et de bien-être. Les principales substances qui ont des effets de dépresseurs sont l’alcool et le GHB. Ces substances peuvent causer des vomissements, des nausées, des difficultés respiratoires, des pertes de mémoire et peuvent mener à un coma et à la mort. Les risques de surdose sont élevés face à la prise du GHB si le dosage est trop élevé ou s’il est mélangé avec de l’alcool. Le risque de dépendance est cependant faible pour le GHB mais l’alcool comporte un risque élevé de dépendance physique et/ou psychologique.

Les stimulants

Les stimulants sont des substances psychoactives qui ont pour effets d’augmenter le niveau d’activité du système nerveux central, le rythme cardiaque, la température corporelle et le fonctionnement du corps. Les stimulants augmentent l’énergie, la vivacité et l’euphorie. Les principales substances stimulantes sont le café, la cocaïne et la méthamphétamine (speed). La caféine ne comporte pas de risque de surdose et elle comporte un faible risque de dépendance physique. Pour la cocaïne et la méthamphétamine, les risques de surdose (convulsions, troubles cardio-vasculaires, hallucinations et paranoïa) et les risques de dépendance sont plutôt élevés.

Les perturbateurs et hallucinogènes

Pour ce qui est des perturbateurs/hallucinogènes, les substances ont pour effets de perturber les perceptions de la réalité et perturbent les sens comme la vue et le touché. Certaines peuvent apporter des hallucinations.  Les perturbateurs peuvent amener la désorientation et une augmentation de l’estime de soi. Les plus connus sont le LSD, le DMT et les champignons magiques. Il y a des risques de bad trip lors de la prise de ces substances et un faible risque de dépendance. Certaines personnes peuvent développer une dépendance psychologique lorsqu’elles consomment dans le but de « régler » des problématiques et vulnérabilités diverses dans leur vie.

Les entactogènes

Pour les substances entactogènes/empathogènes, elles ont comme particularité d’avoir des effets émotionnels et sociaux tels que l’amplification de l’empathie et le désir de contact. La MDMA/Ecstasy est la substance la plus entactogène. De plus, cette substance modifie les perceptions sensorielles et peut provoquer des hallucinations. La prise de MDMA peut amener des risques de surdose (anxiété, hallucinations, psychose, coma, troubles cardiaques) et peut également provoquer une dépendance psychologique. Une surdose de MDMA peut également avoir un impact sur l’humeur à long terme. Cette substance agit sur la libération de sérotonine dans le cerveau. Une trop grande activité liée à un mélange ou une consommation excessive de la molécule qui libère la sérotonine peut engendrer un syndrome sérotoninergique. Si le syndrome est grave, il peut mener à des complications physiques dangereuses et dans certains cas la mort. Il est important de connaître ce qu’il y a dans sa substance, la qualité du produit et la quantité à ne pas dépasser, selon ses caractéristiques individuelles.

Les cannabinoïdes

Il y a également les cannabinoïdes dont fait partie le cannabis, car que les cannabinoïdes sont des molécules de synthèse qui sont semblables aux effets du cannabis puisqu’ils activent les mêmes récepteurs que le cannabis. Les plus connus sont le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol). Ces cannabinoïdes font partie de la composition du cannabis. Il y a plusieurs effets comme des sensations de bien-être, de calme et de relaxation, des rires euphoriques, une augmentation de l’estime, des changements dans les perceptions (couleurs, sons), une diminution de l’attention et de la concentration et un gonflement des vaisseaux sanguins (yeux rouges). Selon la dose consommée, la prise de cannabis peut conduire à un bad trip et le risque de développer une dépendance s’évalue à 9% pour l’ensemble des consommateurs, 17% pour ceux dont les premières expériences se sont fait pendant l’adolescence et 25% à 50% chez les consommateurs réguliers, selon une étude du gouvernement du Québec (2015). 

Le THC est l’agent actif principale du cannabis. C’est ce dernier qui amène l’effet d’un buzz, ou d’être high. C’est également le THC qui est associé aux effets négatifs de paranoïa et d’angoisse. Tandis que, le CBD, ne serait pas une composante ayant un effet sur le système nerveux central, mais qui diminuerait l’effet du THC. Le CBD serait associé au sentiment de détente et de relaxation.

Le CBN (cannabionol) est aussi une composante que l’on retrouve lorsque l’on consomme du cannabis. Toutefois, elle n’est pas présente dans la plante. Sa concentration se développe lors de l’oxydation du THC, par l’exposition à l’air et à la lumière. L’effet du CBN serait davantage sédatif. Plusieurs recherches sont effectuées afin de déterminer ses propriétés curatives.

Les opioïdes

Finalement, il y a les opioïdes. Cette catégorie de substances psychoactives agit dans les zones du cerveau responsables du contrôle de la douleur. Ces substances ont des effets analgésiques et peuvent provoquer l’euphorie. Les opioïdes ont aussi des effets bénéfiques, car ils peuvent aider à soulager la douleur due à des problèmes de santé temporaires et/ou chronique comme le cancer.  Les opioïdes les plus connus sont l’héroïne, le fentanyl, l’oxycodone la morphine et la codéine. Les risques de surdose et de dépendances sont assez importants. Plus une personne consomme des opioïdes, plus il y a un fort risque de développer une dépendance et une tolérance. Les signes d’une surdose sont lorsque la personne ne réagit pas au bruit, ne réagit pas à la douleur à la suite d’un pincement ou un frottement de sa peau vis-à-vis le sternum et si la personne a une respiration difficile ou si elle ne respire plus du tout. Dans le doute, il est toujours pertinent d’administrer de la naloxone qui est disponible gratuitement en pharmacie.

La naloxone ne peut pas créer de dépendance. Si elle est administrée par erreur, elle n’a aucun effet. Elle a pour effet de bloquer les récepteurs d’opioïde, c’est pour cette raison qu’elle n’est utile que pour les surdoses de cette catégorie.

Pour en apprendre davantage sur la naloxone et apprendre à l’administrer, informez-vous sur le programme PROFAN (Prévenir et Réduire les Overdoses, Former et Accéder à la Naloxone) 2.0. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’information sur la naloxone, la dépendance et les substances psychoactives!

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