Trucs de PRO

Voici quelques astuces qui t’aideront à devenir PRO de la prévention des violences à caractère sexuel. ATTENTION, rappelle-toi que la priorité est de venir en aide à quelqu’un.e sans te mettre en danger!

Fais-toi confiance, utilise ta créativité et inspire-toi des trucs suivants!

Avant

De sortir faire la fête

Prévois un plan de retour sécuritaire à la maison (conducteur.rice désigné.e, transport en commun, taxi, services de raccompagnement, etc.).
Prends des nouvelles de tes camarades s’ielles rentrent intoxiqué.e.s.
Veille sur ton groupe. Assure-toi que chaque personne se suit et qu’elles prennent soin les unes des autres.
Communique à une personne de confiance ton envie ou non de faire de nouvelles rencontres, ton désir ou non d’être aidé.e et tes préférences relationnelles.
Ose discuter avec tes camarades des violences à caractère sexuel, leurs impacts et les actions qui peuvent être posées si vous observez de tels comportements.
Encourage ta gang à prévenir les violences à caractère sexuel et à respecter le consentement des autres.

De consommer des substances psychoactives

Informe-toi sur les effets des substances (alcool, cannabis, drogues, médicaments, etc.) que tu prévois consommer et sur les interactions possibles entres elles.
Tiens compte de la loi de l’effet (Effet = Produit X Individu X Contexte).
L’effet d’une substance est déterminé par une multitude de facteurs qui peuvent être regroupés en trois grandes catégories :

  • Produit : pureté, concentration, qualité, quantité, rapidité, méthode de consommation, etc.
  • Individu : âge, poids, sexe, métabolisme, santé physique et mentale, humeur, alimentation, sommeil, expériences antérieures, etc.
  • Contexte : moment de la journée, lieu, activités prévues, type et durée de l’événement, groupe d’ami.e.s, normes sociales et lois, etc.
Tiens compte de la pureté très variable des drogues illégales! Bien que le.la vendeur.euse puisse dire qu’elles sont pures, celles-ci contiennent souvent plus d’une substance psychoactive. C’est particulièrement le cas des comprimés vendus comme de l’ecstasy ou du speed et des poudres vendues comme de la cocaïne ou de la kétamine.
Pour réduire les risques, assure-toi d’avoir bien mangé et bien dormi avant de consommer. Reste bien hydraté.e (eau, jus de fruits frais, boissons réhydratantes, etc.)!
Rappelle-toi que les substances psychoactives peuvent affecter tes capacités à savoir ce que tu veux, à l’exprimer et à percevoir ce que l’autre souhaite (GRIP, 2019). Ton consentement et celui de l’autre sont-ils éclairés?
Toi ou tes proches éprouvez des difficultés en lien avec la consommation de substances? Va chercher du soutien et contacte l’organisme Élixir. Des personnes pourront t’orienter vers des ressources d’aide qui te conviennent.

D’intervenir en situation que tu juges problématique

Attention aux préjugés! Tout le monde peut vivre ou commettre des violences à caractère sexuel, peu importe leur identité de genre, leur orientation sexuelle, leur statut socio-économique, leur origine ethnique ou leur apparence.
Garde en tête que, dans la majorité des cas, les personnes qui subissent ces actes connaissent la personne qui commet les actes. Tente donc de consulter la personne qui subit les actes avant d’agir!
Rappelle-toi que près de la moitié des actes déclarés surviennent dans un établissement commercial ou dans un lieu public : bar, restaurant, parc, rue, etc.

ÇA SE PASSE MAINTENANT !

En tant que témoin, tu as une certaine responsabilité d’intervenir pour aider.

1

Garde ton calme. Assure ta propre sécurité. Agis le plus pacifiquement possible. Porte ton attention sur la personne qui semble subir l’acte de violence.

2

Analyse. Reste à l’affût, certains actes sont très subtils. Demande-toi si tu aimerais qu’on agisse de cette façon envers toi. La personne semble-t-elle inconfortable? Semble-t-elle en possession de ses moyens? En cas de doute, demande! (P. ex., Est-ce que ça va? Est-ce que cette personne te dérange? Veux-tu de l’aide?)

3

Fais équipe. Avertis au moins une personne de la situation que tu remarques et de ton intention d’agir. Si tu crains pour la sécurité de quelqu’un.e, interpelle la sécurité des lieux ou appelle le 911. Le PIRE qui pourrait arriver, c’est que tu te sentes ridicule…

GO

Ose agir! Adapte tes actions selon la réponse de la personne qui subit la situation, la gravité des actes portés à son égard, tes limites personnelles et ton état d’intoxication.

Quelques astuces

Voici quelques exemples d’actions que tu peux poser. Utilise ton bon sens et ta créativité. Mais attention, toi aussi tu as la mission de respecter le consentement! Assure-toi que la personne que tu désires aider est confortable avec tes actions! Rappelle-toi que ton objectif est d’avoir un impact positif.

Crée une distraction

Détourne l’attention ou tente de désamorcer la situation à l’aide de n’importe quel prétexte. (P. ex., aborde la personne comme si tu la connaissais, dis-lui que tu as trouvé des clés et demande-lui si ce sont les siennes, renverse un verre, propose à la personne qui subit l’acte de venir danser avec toi.)

Confronte, mais sans jeter de l’huile sur le feu

La confrontation peut prendre différentes formes. Voici deux exemples :

Confrontation douce : Tu peux demander à la personne qui subit l’acte si tout va bien ou si elle a besoin d’aide. Le simple fait d’interrompre la situation peut parfois être suffisant pour qu’une personne cesse ses comportements déplacés.
Confrontation directe : Avec l’accord de la personne que tu désires aider, tu peux aller vers la personne qui commet l’acte et lui nommer clairement ton malaise ou ton inconfort. Demande l’arrêt des comportements posés.

Délègue ou dénonce

Partage la responsabilité d’intervenir avec des personnes en qui tu as confiance.
Si tu hésites à intervenir directement auprès des personnes concernées, tu peux signaler la situation au personnel. Demande à tes camarades de faire la même chose si ton initiative ne semble pas être prise au sérieux. L’effet du nombre peut pousser le personnel à agir. Si la situation est plus grave, tu peux toujours appeler le 911 pour reporter le geste ou demander de l’aide.

Accompagne la personne en difficulté

Aide la personne qui subit une violence à caractère sexuel à retrouver ses camarades. Aide-la à contacter une personne de confiance. Assure-toi d’avoir des attitudes aidantes!

Utilise ta personnalité

L’humour est un bon moyen pour dédramatiser une situation. Attention, tou.te.s n’ont pas le même sens de l’humour!

APRÈS

Si tu accueilles quelqu’un.e qui t’exprime avoir vécu une situation de violence à caractère sexuel, rappelle-toi de l’acronyme AIDER.

A : Assure la confidentialité et la sécurité de la personne

Tu garderas secret ce qu’elle te dit, à moins que tu aies un doute de croire pour la sécurité de quelqu’un.e.

I : Identifie les besoins et les émotions de la personne

Demande-lui comment elle se sent et ce qu’elle voudrait faire.

D : Déculpabilise la personne

La responsabilité revient à la personne qui a commis la violence. Il est important de croire ce que la personne te dit.

E : Écoute sans jugement et respecte son rythme

Reçois ce qu’elle te dit sans amplifier ou minimiser. Crois-la sur parole et évite les questions intrusives. Tu n’es pas en enquête. Ton rôle est de l’accueillir et de lui faire sentir qu’elle est en sécurité.

R : Réfère la personnes vers des ressources

Offre-lui du soutien pour trouver des organismes ou des services (p. ex., aide-la à trouver les coordonnées, téléphone avec elle, accompagne-la à un rendez-vous si tu peux).

Trousse médicolégale ou médicosociale

Tu as vécu une agression à caractère sexuel? Tu accompagnes une personne qui en a vécu une? Les deux trousses décrites ci-bas peuvent être complétées dans un centre régional désigné. Pour en obtenir les coordonnées, communique avec la ligne-ressource provinciale pour les victimes d’agression sexuelle au 1 888 933-9007.

Que ce soit une trousse médicolégale ou médicosociale, le but des démarches est de soutenir et protéger la personne qui a vécu une agression à caractère sexuel. Ces démarches sont faites de façon volontaire : personne ne peut t’y obliger.

Pour mieux comprendre les deux démarches disponibles, consulte le tableau.

Pour plus d’information sur la trousse médicosociale et la trousse médicolégale, consulte cette ressource.

Et si l’événement est déjà passé?

Tu as été témoin d’une situation préoccupante et tu n’as pas agi? Ça arrive à la majorité des gens. Il suffit de te questionner un peu et d’apprendre de ces situations. Pourquoi est-ce que je ne suis pas intervenu? De quoi est-ce que j’avais peur? Il y a une multitude de réponses possibles : peur du ridicule, manque de temps, être distrait.e, ne pas être à l’aise, ne pas savoir quoi faire, avoir peur pour sa sécurité, etc. Si tu craignais pour ta sécurité, tu as bien fait de te garder une réserve. La prochaine fois, comment pourrais-tu venir en aide?
Comme personne témoin, toi aussi tu peux avoir besoin d’aide! Certaines situations te confrontent, te bouleversent, te rappellent des mauvais souvenirs? Va chercher du soutien auprès de tes proches ou fais appel à des ressources toi aussi!
Même si l’événement est passé, tu peux communiquer avec la gestion de l’établissement ou de l’événement afin de leur faire part de la situation que tu as observée ou vécue. Attention de préserver l’anonymat des personnes concernées!
Invite le personnel à passer à l’action pour prévenir les situations futures. Tu peux leur proposer des solutions, comme se référer à notre site Sois PRO et en faire la promotion dans leur milieu!
Les impacts des violences à caractère sexuel peuvent se manifester plusieurs jours ou semaines après les événements. Reste à l’affût et prends des nouvelles des personnes qui en ont vécues.